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Retour sur le premier séminaire PECA à destination des opérateurs culturels !

28.06.2023 11:58 Il y a : 304 days

Ce 21 juin, au sein du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, s’est tenu un séminaire sur le Parcours d’Éducation Culturelle et Artistique (PECA), organisé par le Service de la Formation du Service général de l’Éducation permanente et de la Jeunesse. L’occasion, pour la cinquantaine de personnes présentes, de s’approprier le référentiel lié au PECA afin de pouvoir le mettre en œuvre selon les méthodes d’animation propres au secteur culturel.


Le PECA, pour Parcours d’Éducation Culturelle et Artistique, est un parcours pensé dans le cadre du Pacte pour un Enseignement d'excellence destiné à chaque élève, de la maternelle jusqu'à la fin de secondaire. Il a pour objectifs de permettre à chaque élève d’accéder à la vie culturelle, de rencontrer des œuvres, des artistes et des pratiques culturelles, de fréquenter des lieux culturels, mais aussi d’acquérir des savoirs, des connaissances et des compétences, dans une perspective de développement de l’esprit critique et de l’expression personnelle (Source : https://www.peca.be/le-peca-cest-quoi).

L’éducation culturelle et artistique des enfants et des jeunes au cours de leur scolarité est un objectif prioritaire inscrit dans les politiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle est reconnue comme un droit dont chaque enfant peut bénéficier. Ceci signifie que tous les élèves vont suivre, tout au long de leur scolarité, un parcours d’éducation culturelle et artistique qui leur permettra de développer la connaissance et l’expérience pratique des arts et de la culture.

Depuis septembre 2020, le PECA a officiellement fait son entrée dans les écoles maternelles. Il est progressivement introduit, niveau par niveau, dans les classes du primaire avant sa mise en œuvre en secondaire. Les écoles vont ainsi formuler et accueillir des projets éducatifs qui seront portés par des opérateurs culturels ou artistiques et qui impliqueront tant les élèves que le corps enseignant. 

L’Administration générale de la Culture (AGC) a donc décidé d’accompagner ce déploiement du PECA, notamment en soutenant la formation des opérateurs culturels et des artistes qui souhaitent développer une orientation axée sur le milieu scolaire et ses publics dans leur travail. 

Depuis plusieurs années, en collaboration avec un groupe de travail (GT) composé de représentants de l’Administration, de représentants des réseaux scolaires et d’opérateurs culturels, le Service de la Formation réfléchit aux programmes des opérateurs culturels qui réalisent des projets en milieu scolaire, sous l’angle de la formation. Outre l’identification de la diversité des pratiques et des ressources existantes, l’objectif de ce GT était de mieux cerner les compétences à valoriser ou à développer dans l’action d’intervention artistique et culturelle au sein des écoles.

Dans la foulée, un marché public visant la conception et l’expérimentation d’un programme de formation à l’intervention artistique et culturelle en contexte scolaire a été lancé fin 2021. L’objectif visé par cette formation est de préparer les opérateurs culturels et artistiques qui désirent développer des projets et des activités dans les écoles, avec des acteurs et des publics scolaires, en adéquation avec les dispositifs du PECA. L’UMons, qui a obtenu ce marché, a expérimenté un prototype de formation et rendu ses travaux fin 2022.

Le séminaire de ce 21 juin est donc le fruit de ce travail d’exploration et de réflexion, et constitue un des dispositifs d’accompagnement à destination des opérateurs et opératrices culturels afin de leur permettre de mieux saisir le contexte et les objectifs du PECA, et de se positionner face aux demandes des écoles avec des propositions d’actions culturelles tenant compte des impératifs du monde scolaire. 

Un séminaire composé de quatre ateliers

Afin de traiter différents aspects du PECA, le séminaire s’organisait autour de quatre ateliers, animés aussi bien par des membres de la Cellule PECA de l’AGC, que par des opérateurs culturels et des membres du milieu académique (UMons, Haute École Albert Jacquard - HEAJ). Chaque atelier abordait un aspect spécifique de la création d’un projet PECA. 

Dans le premier atelier portant sur la gestion d’un projet PECA, mené par Fabrice Huin de la Cellule PECA Culture, il était question d’acquérir une connaissance globale du cadre du PECA. Y ont été évoqués les enjeux de la structuration des projets, la nécessité de développer certaines compétences propres à l’intervention culturelle et artistique en milieu scolaire, les éventuelles contraintes de temporalité des activités (temps court, temps long), et l’identification d’indicateurs d’évaluation des interventions afin de mesurer l’impact global du projet.  

Animé par Caroline Hermant et Olivier Roisin de l’ASBL Mouvance, le second atelier était axé sur la construction d’un projet collaboratif PECA du point de vue de l’intervenant culturel. La collaboration et l’expérimentation y ont été traitées comme thématiques principales. Les discussions ont notamment concerné la mobilisation de l’opérateur par rapport à la question de la dynamique collaborative et d’écoute avec l’enseignant en vue d’une collaboration constructive, la temporalité des activités, la coordination des pédagogies scolaires et culturelles qui n’ont pas les mêmes méthodologies, les différents dispositifs d’intervention culturelle et l’accessibilité des projets pour les participants et participantes.

Quant au troisième atelier, il s’agissait de proposer des pistes de réflexion autour de la question « comment construire avec les publics bénéficiaires pour que le projet soit PECA ? ». Durant cet atelier, deux intervenantes de l’HEAJ ont mis l’accent sur la diversité des publics dans un projet PECA. Il a été question de mettre en avant l’importance des capacités d’adaptation de l’intervenant ou l’intervenante culturel face à cette diversité des publics, d’adapter les outils pédagogiques aux réalités de terrain, de stimuler la participation active et la créativité des publics ainsi que de co-construire les modalités et objectifs d’un projet avec ces derniers.

Pour le quatrième atelier, place au jeu PECA animé par Emilie Carosin (chercheuse INAS UMons). L’occasion pour les personnes présentes de se réunir en petit groupe, de penser un projet commun et d’identifier, grâce à un jeu de cartes développé par l’Institut d'Administration scolaire (INAS) de l’UMons, les acteurs qui interviendraient dans ce projet.

L’inauguration du jeu PECA

Le séminaire a donc été l’occasion d’inaugurer, dans l’atelier numéro 4 animé par Emilie Carosin, un jeu réalisé par l’INAS de l'UMons suite au marché public mentionné précédemment.

L’élaboration du jeu - tout comme le reste du travail exploratoire des chercheurs de l’INAS - s’est fondée sur la théorie des systèmes de Bronfenbrenner (1979) qui permet de placer l’élève au centre, tout en accentuant la dimension collaborative des acteurs pour assurer la continuité et la durabilité de ses apprentissages, y compris lors de transitions scolaires (Source : Carosin, Houssin, Lothaire & Quaghebeur, 2020).

Ce jeu, qui présente le nouvel écosystème du PECA, permet aux opérateurs et artistes souhaitant intervenir en milieu scolaire de connaître les acteurs qui gravitent autour du PECA ainsi que leurs rôles.

Outre l’aspect ludique, il permet aussi de rendre visibles les fondations qui soutiennent le partenariat art-culture-école.

Des retours positifs et un besoin d’aller plus loin

Les participants et participantes du séminaire ont apprécié la journée car elle leur a permis de se rencontrer mais également d’échanger sur leurs pratiques et intérêts manifestes vis-à-vis du PECA, tout en leur permettant de mieux appréhender les différentes parties impliquées dans le parcours.

Un sentiment général de nécessité de se rencontrer et d’échanger avec le secteur de l’enseignement a également été exprimé par les personnes présentes. Ces dernières ont ainsi mentionné leur intérêt pour une formation où le corps enseignant et les opérateurs culturels seraient présents avec une réciprocité de motivation et de responsabilité entre école/enseignant et intervenant culturel/artistique.

En termes de contenu, ils ont manifesté un intérêt pour une session d’informations qui laisserait la place à des questions d’ordre pratico-pratique quant à la gestion et le financement d’un projet PECA.

Et demain ? 

Il va s’en dire que les relations entre le champ culturel et le champ scolaire ne sont pas nouvelles, mais le PECA représente à la fois une belle opportunité et un défi de taille pour la culture : nouer des collaborations fructueuses entre les différentes parties prenantes de l’écosystème du PECA, développer, renforcer et diversifier les compétences des intervenants culturels dans les classes, leur proposer des référentiels, des outils à construire, à modeler en fonction de leurs besoins, de l’évolution de l’environnement PECA et des projets, mais aussi être à l’écoute des nouvelles compétences nécessaires pour répondre à ces évolutions et, pourquoi pas, envisager des formations mixtes mêlant enseignants et artistes comme cela a été vivement souhaité lors de ce premier séminaire ? Le champ des possibles est ouvert au bénéfice des enfants et des jeunes de la FW-B et de l’exercice de leurs droits culturels ! 

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